vendredi 29 octobre 2010

The PUNISHER 13 édité chez Marvel MAX

 Le Punisher est un personnage bien plus complexe qu'on pourrait le soupçonner ,et il suffit de lire la collection Marvel Max pour se rendre à l'évidence,que Castle est un être tourmenté,à la personnalité enfouie ,compliquée mais dure comme le diamant avec les pourris.

Au vue de son histoire perso,contée par Garth Ennis(pour les 13 premiers tomes) on s'étonne à peine d'avoir de l'empathie pour ce tueur froid et sans pitié qu'est le Punisher, peut être parce que sommeille en nous,une certaine idée de la justice pour ne pas dire  de vengeance,devant l'impunité des salauds,qui tirent profit des malheurs des autres.Et des salauds, on en compte 8 dans ce recueil,tous généraux,tirant profit des guerres,du terrorisme et des saloperies que ce genre d'actes engendrent.Garth Ennis par une succession de pages manuscrites   s'interposant entre ses propres bulles et le dessin de Goran Parlov,  charge le récit d'une vue complétiste qui renvoie au premier volume de la série, the Punisher-Born.
C'est là qu'on apprend que le punisher est bien né dans les rizières de la guerre du Vietnam,que Castle déjà ne supportait pas que des pourris puissent profiter des faibles ou des innocents.Il suffit de voir comment il se charge du général venant enquêter sur le camp de Valley Forge où Castle est Capitaine! Eh oui Ennis nous conte bien dans Born la création d'un Punisher qui ne doit presque rien ou en tous cas pas autant qu'on a pu le supposer, au massacre de sa famille,fusillée par des mafieux! En puissance Franck Castle, après avoir traité avec la Mort-même lors d'une bataille épique contre deux douzaines de viets,devient le Punisher,seulement c'est presque encore inconscient.La disparition de sa femme et de ses deux enfants sera le déclencheur définitif où le crâne de la Mort sur son torse sera une réminiscence de ce pacte avec la Mort même.Désormais le Punisher est la Mort en marche pour ceux qui méritent la "punition".

Aussi ce n'est pas un hasard, si dans ce tome 13 nous retrouvons des clins d'oeil au Vietnam tant le caractère de Franck Castle en est trempé ,mais c'est aussi un retour aux sources pour Garth Ennis,qui après avoir commencé par Born et donc Valley Forge(comme lieu de l'histoire) conclue son tour de piste par ce numéro presque éponyme, Valley Forge.Ce qui a commencé par une histoire militaire sur fond de guerre du Vietman doit finir par une histoire où des militaires surentraînés, avec aussi des références au Vietnam ,font la chasse à Franck Caslte, le prototype même du gars surentraîné. Comme on peut s'y attendre,devant le Punisher,ces hommes ne feront pas vraiment le poids:"Je me suis senti comme un mec lambda se sent face à nous"dira un "gros"dur après sa confrontation avec Franck Castle.

  Sans en révéler trop sur l'histoire,nous discernons qu'Ennis n'aime pas trop la guerre,qu'il en fait même un réquisitoire assez intelligent,en s'aidant des pages manuscrites sus-nommées ou chaque soldat,avec un arrière goût dans la bouche,propose sa vision de la guerre et de l'Amérique qui soit dit en passant, ne s'en sort pas indemne.Il me semble que c'est une histoire intelligente,qu'un habitué des Bd franco-belges(mais réfractaire aux comics) pourrait lire sans même remarquer que c'est un comic hormis le nom du Punisher.S'éloigner du monde super-héroïque permet aussi à Ennis de construire une histoire plus réaliste,plus emprunte de quotidienneté et d'Histoire, où la morale et la justice devant les enjeux de la guerre et du profit qui en découlent,semblent souvent jetées aux orties.Mais au delà des morts et des mots qui parsèment cette histoire,c'est aussi une histoire d'hommes,où souvent même le plus moral d'entre eux,ici un colonel,doit se rendre à l'évidence,que les règles sociales , judiciaires ou militaires sont limitées devant les puissants qui s'arrogent des droits et des privilèges contre les "innocents" et alors il comprend qu'au final le Punisher devient une nécessité: "en fait vous m'avez donné une leçon en matière de nécessité"dira-t-il.C'est donc au Punisher de porter ce fardeau, d'exécuter les basses besognes car lui-seul le peut.Comme il le dit lui-même cela ne lui pose aucun problème de conscience car il ne fait pas dans la rédemption...

Le dessin de Goran Parlov colle bien au personnage en faisant ressortir le caractère froid et ambiguë de Franck Castle: visage buriné aux yeux incisifs,allure  aux poses stoïques et carcasse aux proportions imposantes.
De même le choix des couleurs de Lee Loughridje, révèlent assez bien la noirceur de l'oeuvre vu que la majorité des pages sont peintes sur fond noir et que dans l'ensemble elles sont assez sombres.


Pour ce qui est de l'édition Panini,le rapport qualité-prix est respectable,12€ pour 136 pages c'est raisonnable,dommage que les derniers numéros passent à 14€ pour pas plus de pages sinon moins!Quand on parle de profit....


Une très bon volume à lire donc.




jeudi 28 octobre 2010

INVINCIBLE de chez IMAGE

Invincible est une série de Robert Kirkman, auteur du fameux Walking Dead mais aussi des deux non moins célébres Marvels Zombies dans la collection 100% Marvel( tome 1 et 3 respectivement).
Par conséquent le bonhomme nous a habitués à des récits nerveux, tendus et assez jubilatoires.Histoires horrifiques, certes, mais  où la qualité des situations ,des dialogues et du scénario  imposent le respect. Sérieuses pour  Walking Dead, assez bidonnantes pour Marvels Zombies,elles demeurent pour autant un sacré renouvellement dans la mise en scène des zombies.A lui tout seul ,Kirkman nous emmène  à Zombiland où le tour de manège fini ,on demande comme un gamin le suivant!
Invincible,dans un registre différent,assez classique en apparence, ne déroge pas à la règle : de l'action à qui mieux mieux,un scénario au couteau, avec moult  rebondissements, des combats violents ,acharnés(notamment avec son (là c'est un spoiler!) où chaque coup entre Invincible et ses opposants démontre qu'une BD peut rivaliser en dynamisme et ressenti avec un film d'animation musclé.Ceci est le fait de Ryan Ottley(et pour le 1er tome de Cory Walker),dessinateur, qui en plus de ceci, instille dans Invincible une fraîcheur bienvenue tant dans les attitudes du héros que dans son environnement. Fraîcheur autant soulignée par Bill Crabtree dans le choix des couleurs ,douces au ton pastel qui amènent un équilibre formel avec la narration de Kirkman.
Tout ceci concourt à un comic frais,ingénu(dans le bon sens du terme)où c'est un vrai plaisir de découvrir les aventures et mésaventures du jeune Mark Grayson alter ego d'Invincible,ado de son état,maladroit avec les filles, qui va au lycée,comme tout à chacun mais dont le père ,Omni-man ,est le plus puissant héros de tous les temps!
Et c'est à partir de là que vont commencer ses soucis: qui est vraiment son père?D'où lui viennent vraiment ses pouvoirs?Comment s'intégrer(ou pas) dans la communauté super héroïque?(où l'on voit soit dit en passant le bon vieux Savage Dragon)etc.
Il est vrai qu'on y goûte un certain Spider-Man ,tant les références semblent voisines: les deux sont des ados lors de l'acquisition de leurs pouvoirs,un lycée comme environnement familier et une famille bien présente. La différence notoire c'est qu'Invincible a bien ses deux parents ,contrairement à Peter Parker qui s'accroche désespérément à sa tante,peut-être pour notre plus grand malheur(cf Brand new Day).Mais aussi que son plus grand ennemi n'est pas à chercher bien loin....
De même Invincible,à l'instar de Spidey ,est un héros tenace,qui en a ,qui n'a pas peur de prendre des coups et de sacrés!Un vrai héros quoi. La différence essentielle et pas des moindres avec l'homme araignée,c'est qu'on s'étonne  "presque"que Mark Grayson ne soit pas plus pleurnichard ou tout du moins à  se morigéner.Au contraire Invincible est un personnage plein d'entrain,qui regarde devant lui, prêt à en découdre avec ce qui se présentera.
Ne fait pas dans la dentelle!


Quelques clins d'oeil dans Invincible à Rorschach  des Watchmen tout d'abord, puis à Nightwing et Gotham, mais surtout à la Justice League, préfigurée via les Gardians du Globe où chaque perso renvoie à un des membres fondateurs de la justice league:Immortel pour Superman, war woman pour wonder woman, darkwing pour Batman...




En somme nous avons une série(13 TP au USA) où l'action,la violence,le réalisme du quotidien et surtout l'humour caractérisent une œuvre qui renouvelle assez heureusement les poncifs du genre super-héroïque.A lire donc.Chez Delcourt(4 tomes)